Rencontre hasardeuse ou destinée certaine ?

C'était une journée banale qui semblait se profiler pour le médecin naviguant à bord de cette petite embarcadère aux airs de restaurant nautique. Cette analogie là n'était due qu'à la présence de petits tabourets disposés en face d'un large comptoir, endroit considéré parfois comme une salle d'attente où le détenteur de ce cabinet ambulant servait fréquemment à ses patients diverses sortes de thé aux vertus thérapeutiques agréées. Bien souvent, le praticien voyait directement de quoi souffrait tel ou tel patient, ce qui l'aiguiller à leur proposer un thé adapté à leurs maux qui avait des effets probants dès les premières minutes après inhalation. C'est pour dire à quel point le docteur Hijikata était un fin analyste et surtout, un médecin aux talents considérables.

Néanmoins, laissons cela et attelons-nous plutôt à décrire sa position. Aujourd'hui, le mystérieux docteur avait pris le large après être resté plusieurs jours sur l'île de Yemo, là où il avait répertorié un cas fort intéressant qu'il avait résolu en l'espace de deux jours. Après quoi, il fut gracieusement remercié par les villageois, en particulier par les familles des patients atteints par d'étranges symptômes... Sa boutique nautique chargée en vivres et ravitaillée en herbes médicinales, (l'île de Yemo étant réputée pour ses plantes de montagne aux bienfaits approuvés) notre cher guérisseur se dirigeait pour un voyage relativement long jusqu'à la fameuse île de Jaya, le théâtre de bien des légendes. Il fallait le préciser, cette île ne serait qu'un point de ravitaillement parmi tant d'autres car entre deux, il avait prévu d'investir deux-trois îles approximatives qui l'avaient contacté suite aux rumeurs qui précédaient chacun de ses passages dans chaque contrées de la Route de tous les périls.
Inutile de dire que les traversées étaient éprouvantes, non pas en raison de la solitude qu'elles représentaient mais plutôt à cause des heures de sommeil tumultueuses qui n'offraient jamais au médecin de douces nuits de repos. Il fallait dire que la semaine avait été agitée et qu'il avait été occupé en parallèle à la confection d'un produit spécial vaporisé sur ses plantes d'intérieures, capable de repousser les créatures marines attirées par son embarcation comparable à la dépouille d'un animal agonisant pour eux. Enfin, la journée était, paradoxalement, un des seuls moments ou Hijikata se permettait de dormir, c'était seulement le fuseau horaire auquel le sommeil le prenait subitement. Il est clair que son horloge interne était déréglée depuis toutes ces nuits passées à rechercher des remèdes innovants pour les maladies qu'il diagnostiquait ou découvrait... Une mauvaise habitude acquise qu'il se devait de réparer.

Enfin, il est difficile de dormir à poings-fermés lorsqu'un bruit sourd vient vous faire sursauter et fait vibrer tout le navire... Une collision ? Serait-il possible qu'il ait dérivé quelque part sur Grand Line ? Ouvrant l'oeil suite à ce vacarme désagréable, il soupira et se leva, s'interrogeant sur la cause de ce grondement sourd propre aux accostages forcés. Il se força à émerger de sa fatigue pour sortir de sa cabine et arriver à l'extérieur de son bâtiment, ceci afin de voir ce qui avait occasionné ce bruit...

Isabel : "Houla, j'ai du piquer du nez..."

Isabel jouait vraiment avec le feu. Bien que remise, elle mettait les bouchées doubles, voire triples, pour arriver a Jaya aussi vite que possible et sortir le reste de l'équipage du Marcela dans la poisse lugubre ou il s'était encore fourré. Car il n'y avait nul doute possible a ce sujet, l'équipage du Marcela était maudit sur cinquante générations pour attirer tous les problèmes qu'ils se collaient depuis Loguetown. Enfin, bon... Après avoir passé la nuit a se repérer et modifier son cap a cause d'un fichu vent qui prenait plaisir a faire dériver son embarcation, Isabel avait du se plier a la volonté de Morphée et s'endormir vautrée dans la cabine de la barque. Et elle se réveilla juste a temps, car dans les cinq secondes qui suivirent son émergence du coltard, un vacarme bien senti et des secousses non moins senties s'abattirent sur son bateau. A première vue, elle avait télescopé quelque chose. Reste a espérer que ce n'était pas une petite île, un récif ou un monstre. Faisant apparaître un de ses sabres au cas ou, Isabel partit sur le pont de son embarcation. Ah bah, elle avait percuté un autre bateau. Et vu la tête d'ahuri qu'avait l'occupant en sortant de la cabine, il devait lui aussi être au pays des rêves.


Isabel : "Ca va? Pas trop de casse de votre côté?"

Fort heureusement, l'embarcation percutée par inadvertance n'était pas un navire pirate ou autre, il aurait eu l'air bien si ça avait été le cas. Surtout qu'en venant de se réveiller, le médecin n'aurait pas été à l'aise pour se défendre. Enfin, il fut légèrement soulagé de constater que la petite embarcation n'hébergeait qu'une seule personne visiblement, une femme. C'était une demoiselle dans la fleur de l'âge, très belle et derrière sa chevelure blonde elle portait une paire de lunettes arborant des yeux d'une couleur rare, qui ne semblaient pourtant pas naturels. Enfin, celui de Hijikata ne le semblaient pas plus. En l'analysant brièvement du regard et constatant qu'elle portait plusieurs bandages discrets, il se mit à songer à plusieurs possibilités vis à vis de cette jeune inconnue, qui ne tarda pas à élever la voix en lui demandant si tout allait bien. Le médecin encore un peu endormis répondit d'une voix brève mais amicale à sa rencontre infortunée.

" Je vais bien, juste un peu surpris... on dirait que je vous réveille ! "

Il déclara un peu naturellement ce qu'il avait pu analyser chez la jeune femme depuis son arrivée, car même si il était mal éveillé, son sens analytique lui était constamment à l'affût. Il avait supposé qu'elle dormait de par leur collision, puis de son entrée chancelante, sa voix étourdie et surtout, la position de ses habits ainsi que sa chevelure en bataille. Peut-être se trompait-il mais il doutait là-dessus. C'est avec un sourire franc qu'il proposa à la demoiselle de venir boire un petit quelque chose en sa compagnie, histoire de se requinquer, car elle avait l'air en manque de sommeil et surtout, à bout de forces.

" Vous voulez venir boire un peu de thé ? J'en ai à foison et je suis sûr que cela vous fera le plus grand bien. "

Une nouvelle fois, le docteur supposa qu'elle était ainsi à cause de ses blessures et non à cause d'une quelconque maladie. Sans attendre de réponse de sa part, Hijikata gagna l'arrière de son comptoir et souleva le rideau par un ingénieux mécanisme qui dévoila les tabourets et le bar, ainsi que l'intérieur du comptoir qui arborait une centaine de petits casiers exposés au mur. Le thérapeute se mit alors à faire chauffer de l'eau pour la demoiselle, attendant qu'elle se rapproche pour mieux examiner ses blessures et pouvoir apaiser ses maux en lui offrant un thé adapté à ses besoins.

Une invitation a boire un thé alors que les deux bateaux venaient de se télescoper? Après tout, on voyait bien des bonshommes sur la Route De Tous Les Périls. Et puis, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu l'occasion d'avaler un vrai thé. Aussi, même si elle garda l'arme matérialisée a la ceinture et après avoir répondu par l'affirmative, elle sauta au dessus du bastingage de son bateau pour atterrir sur celui de l'autre. Un peu plus petit qu'elle, a peu de chose près de son âge, cheveux blancs et yeux bleu-vert pas mal du tout. A y réfléchir, nouer un peu de contact humain ne serait pas non plus de refus, et Isabel avait bien senti que ce type lui jetait des regards. Bah, il avait l'air normal. Et puis, ca la changerait de Renji et Gerro.


Isabel : "J'espère qu'on s'est rien cassés mutuellement."


Pensée vite dissipée en voyant que le type avait un bar sur son navire, avec tabourets incorporés, ainsi qu'une bonne centaine de casiers. Ou ce type avait une descente a faire passer la population de Jaya pour le prototype de la sobriété, ou ce n'était pas de l'alcool. Isabel faillit se mettre une claque quand elle se souvint qu'il lui avait proposé une infusion... Y'a pas a dire, c'est vraiment les fausses blondes, les abruties.
Toujours est-il que ce cher monsieur avait un bateau plutôt impressionnant, et ça, ça forçait le respect.

Isabel : "Beau navire, distes donc! Vous êtes marchand en herbes ou un truc du genre pour avoir une telle quantité de casiers?"

Pendant que l'eau chauffait, le sympathique médecin sortit une tasse traditionnelle faite en terre cuite qu'il déposa devant la jeune demoiselle. D'un geste amical il l'invita à prendre place sur un des tabourets mis à sa disposition. Désormais plus proche de lui, Hijikata eut l'occasion d'examiner son cas plus en détails sans que cela n'ait l'air grossier ou déplacé étant donné qu'il ne se concentrait que sur les nombreux hématomes et bandages que la jolie blonde arborait. Cette dernière complimenta d'ailleurs son embarcation, ce qui ne manqua pas de faire sourire le praticien alors qu'il examinait sa " patiente ". Il lui répondit aussitôt en reportant son regard dans le sien.

" Merci du compliment. En fait ceci est une salle d'attente d'extérieure, ma cabine est mon véritable lieu de travail. Permettez... "

Le médecin leva sa main droite vers le visage de la femme, un geste qui paraissait mécanique mais qui restait dans la douceur. Subséquemment, il posa son index et son majeur en dessous de ses paupières inférieures, la pression serait un petit peu douloureuse pour la patiente. Il détermina cette zone comme sensible, le port de lunettes ainsi que la sécrétion des glandes lacrymales indiquait suite à son action qu'elle avait développé des troubles oculaires suite à un choc, les nombreux hématomes pouvaient induire une chute mais ils étaient trop nombreux et bien trop répartis. De plus, le bras gauche de la demoiselle était partiellement recouvert au niveau de l'épaule, la position des bandages indiquait plusieurs luxations et les gonflements, des écrasements brutaux. Il ignorait quelle était la profession de cette inconnue mais il supposa qu'elle était du genre aventurière casse-cou, peut-être Chasseuse de primes vu qu'elle portait une arme à sa ceinture. Il localisa aussi des tremblements dans l'avant-bras, indiquant des troubles nerveux, ce qui confirmait plus ou moins sa thèse de l'effondrement.

" Je suis le docteur Hijikata... votre bras, ça va ? " dit-il en indiquant de son seul oeil visible le membre visé.

Ayant analysé les blessures de la jeune femme, il prépara une composition d'herbes digne de ce nom en déballant soigneusement et avec une grande précision une multitude de plantes et sachets de thé maison qu'il mélangea dans la bouilloire filtrée. Ce breuvage-là devrait soulager les douleurs chroniques occasionnées par toutes ces commotions et devrait aussi apaiser le système nerveux afin de stopper définitivement les tremblements dont elle souffrait.

Un docteur? Eh bien, celui la avait trouvé un moyen de gagner sa vie. La médecine, que ce soit a Drum ou autres, n'était quand même pas si répandue que ca, et avoir la chance de trouver quelqu'un apte a soigner autrement qu'en appliquant un bandage et serrer les fesses. Ca tombait plutôt bien, s'il pouvait s'occuper des tremblements légers qu'elle avait au bras. Et a n'en pas douter, l'espèce de petite tape du bout des doigts qu'il lui avait donné après qu'elle se soit assise sur son invitation devait être un truc médical, vu sa mine. Et, contrairement aux autres types, c'était ses bandages et ses bleus qu'il regardait. OK, ca lui avait fait mal, mais si ca se trouve, il avait pu déceler un truc qui aurait pu se montrer handicapant. Ah, et il lui avait demandé si son bras allait bien, après lui avoir demandé son nom.


Isabel : "A part deux ou trois tremblements que j'ai toujours mis sur le compte de la fatigue, oui, il va bien. Quand a mon nom... Renzenhalf. Isabel Renzenhalf. Lieutenant-colonel du 76ème régiment et actuellement encastrée dans votre bateau."

À son tour, la propriétaire du bateau d'en face se présenta. Lorsqu'elle annonça son grade, le médecin tourné vers ses nombreux tiroirs écarquilla fébrilement ses paupières. Il était très rare de croiser un Lieutenant-Colonel, seul et dans cet état sur Grand Line, d'où le petit air surprit qui s'était manifesté sur les traits du médecin. Sa supposition vis à vis de la profession de la dame se voyait faussé. Enfin, les présentations terminées, il répondit calmement à la dénommée Renzenhalf, nom qu'il trouvait plaisant de par son originalité, remarque qu'il préféra garder pour lui, n'étant pas des plus doués pour les compliments.

" Eh bien, tout ceci est bien formel, mademoiselle Renzenhalf. " déclara le médecin sur un ton amical.

Tout en s'exprimant, le docteur versa le contenu de la bouilloire dans la tasse qu'il avait précédemment posé au devant de son invitée, laissant de l'écoulement du breuvage se former par dessus le récipient une épaisse buée chaude.

" Enchanté de votre présence, cependant, je me demande ce qui vous amène à voyager seule dans de telles conditions. "

Il avait déclaré cela sans employer un ton interrogatif car, il savait que les Marines étaient plutôt réservés et envoyés bien souvent balader les petits curieux concernant les affaires ou les missions pour lesquelles ils opéraient. Libre à la patiente de répondre ou non donc. À la suite, le thérapeute déposa un bocal de sucre en poudre sur le comptoir et en versa deux cuillères à soupe dans la tasse de la blessée, ceci afin d'adoucir la saveur des herbes mais surtout de palier le manque de glucose dont elle souffrait. D'où les tremblements, car le glucose est le carburant du cerveau et vu les troubles et les zones sensibilisées, c'était visiblement cette zone la plus touchée. Une fois fait, il tendit d'un air bienveillant la tasse remplie en laissant la cuillère dans celle-ci.

" Tenez, cela devrait calmer votre bras et vous remettre d'aplomb. N'oubliez pas que se surmener et négliger son alimentation est mauvais pour l'organisme, surtout avec des blessures comme les vôtres. "

Il rangea le sucre et d'autres ustensiles en dessous du bar avant de prendre place en face de Isabel.

Bien formel, bien formel... Il n'y avait pas 36 solutions pour se présenter quand on est un haut gradé de la Marine. Mais visiblement, ca secouait quand même un peu. Quoi de plus naturel, quand on voit qu'un lieutenant colonel était ni plus ni moins le sous-chef de régiment, voir un officiel pareil seul surprenait. Bof, après tout, Isabel était pas trop mal connue, alors l'envoyer promener au nom du secret militaire était une excuse en carton. Autant jouer franc jeu.


Isabel : "Je suis du genre a agir en solitaire et a faire le boulot moi-même. Action plutôt que réflexion, vous voyez le genre."


C'était plutôt vrai. Isabel privilégiait l'action a la stratégie, souvent. Tout le temps, pour être précis au maximum.
Par contre, Hijikata, si Isabel avait bien mémorisé son nom, avait pointé un des gros défauts de la Marine : ignorer ses blessures. Bien sûr, elle était consciente que cela allait au détriment de sa santé, mais elle s'en était toujours aussi peu soucié que de sa première manucure. Mais si même au beau milieu de l'océan, un médecin lui tirait les oreilles a ce sujet... Quoique, vu qu'il avait dit que sa boisson calmerait les tremblements de son bras, tout n'était pas perdu, a condition qu'elle lève le pied.


Isabel : "Je sais bien que je joue avec le feu, mais je n'ai guère le choix."

Isabel Renzenhalf était un cas intéressant, autant pour ses problèmes d'ordre médicaux que sur le plan moral. En quelques phrases, elle avait révélé au docteur une grande partie de son tempérament, ce qui suffisait à notre protagoniste à établir une mince analyse de la psychologie de sa patiente. Bien sûr, rien n'était totalement fondé mais les pseudo-affirmations se basaient sur des faits concrets et non de la fantaisie, cela relevait donc d'un jugement avisé et non aveugle. Ayant suscité l'intérêt du praticien, même si elle semblait insinuer qu'elle n'avait guère le temps de s'attarder en cet endroit, il était évident que le concerné chercherait à approfondir du mieux qu'il le pouvait l'autopsie de sa nouvelle patiente, car tout comme bon médecin le sait et le dit : un travail bien fait est un travail fini, fignolé même. Ainsi, notre accueillant thérapeute aux remèdes révolutionnaires répliqua vivement aux paroles de son interlocutrice, d'un ton toujours aussi calme et posé.

" Je vois, vous n'êtes ni prudente ni patiente, ha ha... cependant, nous avons toujours le choix, mademoiselle Renzenhalf. N'est-ce pas ? "

Ces paroles remettaient clairement en doute les affirmations précédentes de la blessée. Enfin, son interrogation finale proposait une ouverture vers un débat similaire mais il savait de quoi il parlait, étant médecin, les limites du corps humain étaient les rudiments qu'il connaissait mieux que quiconque. Pour cette raison, il ne laissa pas le temps à sa patiente de répliquer car il s'occupa de le faire sans prolonger le questionnement sur le sujet délicat balancé hâtivement sur le tapis.

" Quelle que soit la longueur de votre voyage, les raisons qui vous poussent à vous heurter à des mers dangereuses en si piteux état... si vous maltraitez votre corps, il ne vous le rendra qu'en mal. "

L'oeil sage et d'une couleur somptueuse du docteur s'illumina d'une bienveillance étrange qui ne dura pas, alors qu'il fixait Isabel d'un air presque mélancolique. Sans plus attendre de réaction de la part de son hôte, il sortit d'un des casiers un roulé aux senteurs agréables qui plaça sur ses lèvres en un rien de temps et alluma agilement par le biais d'une allumette posée sur le comptoir. Il ne s'agissait pas d'un vulgaire tabac mais d'herbes médicinales écrasées et compactées, destinées seulement à apaiser certains mots dont souffrait notre médecin. Sa voix s'éleva, toujours aussi surprenante de par sa tranquillité imposante et communicative.



" Aaah... " fit-il en recrachant subtilement une bouffée de son bâton d'herbes, détournant la tête afin de ne pas intoxiquer Isabel.

" La jeunesse est une fougue insatiable... Et où allez-vous exactement ? "

Isabel : "Disons que c'était pas marqué explicitement "Vous allez prendre cher" quand je me suis engagée, mais au moins, on voit du pays. Par contre... J'ai arrêté de compter a la 149ème cicatrice."


Isabel ne mentait pas : entre les balles, les lames, les matraques et tout ce qui avait servi a lui taper dedans depuis son engagement, elle avait une collection de cicatrices énorme. Certaines 'entre elles avaient fini par se résorber avec le temps, mais pour celles de Drum et d'Alabasta, c'était encore évident qu'elle en avait pris pour son grade, et la peau ne recouvrirait les cicatrices pour de bon qu'après un bon moment. Nul doute qu'un jour, il faudrait payer, mais pour le moment, tant qu'elle pourrait aller de l'avant, c'est même pas la peine de songer a l'arrêter.
La Marine avait une mission utile, et Isabel ne savait rien faire d'autre que tenir son épée et fendre des crânes de pirates, donc chercher un job plus peinard... Elle avait bien une maison a Loguetown et pas mal d'argent de coté, en plus de quelques primes et congés a rattraper, mais l'inactivité n'était pas son fort.


Isabel : "Jaya. Je vais a Jaya. A peine sortie de l'hôpital et j'ai du travail. Je sais que ça va encore être une bonne occasion de finir avec des blessures par brouettes, mais cette fois-ci, je ne peux pas m'y dérober même si le gouvernement venait me chercher par la peau des fesses."

[ Le médecin qui tombe malade, je sais, c'est le comble de l'ironie... désolé de l'attente. ^^" ]


À la réponse de la Lieutenant-Colonel, Hijikata se figea en se tournant vers elle. Elle allait vraiment à Jaya ? Mais Jaya était une île de pirates ! C'était de la folie. Cette femme était folle, pourtant elle n'était pas fiévreuse... Il n'empêche qu'elle était folle pour tenter le diable. Quel Marine serait assez fou pour s'aventurer seul dans des terres aussi hostiles ?! Là-bas, il n'y avait qu'une chose qui l'attendait, c'était la mort. Le médecin ne pouvait que la mettre en garde et non influencer ses choix mais tout de même... cela lui faisait mal en voyant un si joli bout de femme. Elle risquait énormément, là-bas. C'est ce qu'il n'arrêta pas de se répéter intérieurement afin de trouver le courage de tenter de la raisonner, têtue comme elle semblait l'être.

" Vous n'avez peur de rien, vous. Je serais tout de même curieux de savoir ce qui vous pousse à aller si loin dans de pareilles circonstances... Un amant caché peut-être ? " dit-il avec humour.

[Faut de tout pour faire un monde, y compris des médecins qui tombent malades]

Isabel : "Un autre parfait exemple des risques de mon "beau" métier. Boulot boulot boulot."


C'était pas complètement faux. Après tout, garder l'oeil sur Gerro et faire route vers Water Seven étaient toujours sur sa liste de choses a faire, mais elle y allait surtout pour retrouver un groupe de camarades avec lesquels elle s'amusait bien et dont l'un ne la laissait pas indifférente. Et puis, dieu seul sait ce qui leur arriverait sans elle; après tout, Isabel était la navigatrice et l'une des têtes pensantes du groupe : sans elle, non seulement ils perdaient une lame, mais aussi une de celles qui savait commander un navire et faire preuve de stratégie. Dans tous les cas, l'équipage n'était pas gagnant sans elle. Cela semblait fort présomptueux, vu comme ça, mais il n'y avait guère de choix.
Hijikata devait la prendre pour une folle a se ruer dans ce nid a pirates dans son état, mais dans la Marine, même le mot "vacances" avait un sens caché pour le travail.